Séance spéciale LES 54 PREMIÈRES ANNÉES : MANUEL ABRÉGÉ D’OCCUPATION MILITAIRE d’Avi Mograbi en partenariat avec l’AFPS 85 !
Séance spéciale jeudi 6 avril à 20H30 en partenariat avec l'AFPS 85 - Tarif réduit : 6€ !
Les 54 premières années – Manuel abrégé d’occupation militaire
Palestine - 2023 - 1H50 - VOSTF
Quelle est la signification d’une occupation militaire ? À travers les témoignages des soldats qui l’ont mise en œuvre, le réalisateur Avi Mograbi explique le fonctionnement, la logique, les pratiques d’une occupation colonialiste et déploie un « Manuel abrégé d’une occupation militaire ».
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« L’Occupation » est un terme abstrait, un concept sujet à une variété d’interprétation. Quelles sont les implications de « l’occupation » ? Qu’est-ce que cela signifie pour les personnes sous « occupation » ? Quelles mesures faut-il prendre pour que « l’occupation » existe. Quels moyens faut-il mettre en œuvre pour qu’elle soit effective ? Outre de donner un paramètre temporel, la phrase « L’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël dure depuis 52 ans », ne dit rien de ce qu’est cette « occupation ». Pour que ce concept devienne une réalité, il est essentiel d’aller jusque dans le détail précis des actions et opérations qui incarnent l’occupation et les conséquences qu’elle produit sur la vie des personnes sous occupation, autrement dit « les occupés ».
On pourrait assimiler l’occupation à un serpent à plusieurs têtes. Chacune des têtes représente « un brave gars » qui a servi dans l’armée, dans les territoires occupés, qui a rempli sa mission, qui a exécuté les ordres donnés, tout en étant persuadé qu’il contribuait à renforcer la sécurité de l’état d’Israël. C’est la somme des actes de tous ces « braves gars », convaincus que leurs actions sont nécessaires à la défense de leur famille et de leur pays, qui pourrait donner un sens concret au concept d’occupation. Presque tous les citoyens israéliens juifs servent dans l’armée et participent directement ou indirectement à l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. De générations en générations, ils font le sale boulot, apprennent les méthodes, se les transmettent les uns aux autres, de père en fils, de telle manière que la génération suivante puisse continuer d’huiler les rouages de la domination militaire dans les territoires occupés. Dans la masse de toutes ces têtes, seul un petit groupe apparaît dans le film et relate dans le détail les actes quotidiens mis en place. Aucune de ces actions n’est essentielle pour que l’occupation se perpétue ou prenne fin mais, ensemble, elles constituent l’essence même de l’occupation.
Ce film tente de donner du sens au terme « occupation » à travers les témoignages de ces « braves gars » qui en sont les acteurs. Ce sont des témoignages, pas des opinions. Sans jugement ni prise de position, les personnages racontent simplement ce qu’ils ont fait ou ce dont ils ont été les témoins – autant d’actions qu’ils ont mises en œuvre ou auxquelles ils ont participé, de sorte que l’occupation ait pu exister et puisse continuer d’exister dans le temps. Il y a une multitude de façons différentes de raconter l’histoire de l’occupation. On peut décrire des processus historiques, ou offrir une plate-forme qui permette aux victimes de l’occupation de témoigner, ou bien encore relater les actions des opposants à l’occupation en Israël et dans le monde. J’ai choisi de montrer ceux qui ont mis en œuvre l’occupation, ceux qui ont fait le sale boulot. Sans eux, cette énorme machine n’aurait pas pu exister. Ce sont eux qui ont fait fonctionner la machine, l’ont réparée, en ont changé les pièces, ont fourni la matière première et emballé le produit de la plus grande usine créée par l’état d’Israël au cours de ses 71 années d’existence.