Agra, une famille indienne

de Kanu Behl

avec Mohit Agarwal, Vibha Chhibber, Rahul Roy

Inde - 2024 - 1H52 - VOSTF

Guru a une vingtaine d’années, il travaille dans un centre d’appels à Agra, il est fou amoureux de l’une des collègues, Mala. Guru habite toujours chez ses parents. Leur maison est divisée en deux parties. Guru vit au rez-de-chaussée avec sa mère, son père, à l’étage, avec sa maîtresse. Quand Guru annonce qu’il veut se marier avec Mala, et faire de la terrasse sa future chambre, promise par sa mère à leur cousine pour en faire une clinique dentaire, tout bascule. Les frustrations, les fêlures et les haines familiales éclatent au grand jour, symptômes d’une société indienne patriarcale marquée par de multiples tabous.

« Certains films font l’effet d’un jet de peinture rafraîchissant le regard, délaissant les codes pour réinventer leurs propres règles. Le Jackson Pollock du cinéma indien se nomme Kanu Behl : il est né en 1980, à Kapurthala, dans l’Etat du Pendjab, de deux parents comédiens travaillant pour la télévision indienne, et a étudié le cinéma au Satyajit Ray Film and Television Institute, à Calcutta. Son deuxième long-métrage, Agra. Une famille indienne, sélectionné à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, en mai 2023, s’ouvre sur quelques sinueuses et psychédéliques coulées de gouache emplissant l’écran. Dont on imagine assez vite qu’elles figurent le magma mental du héros, Guru (Mohit Agarwal), jeune homme halluciné et frustré sexuel, coincé dans l’étroite maison familiale où il ne jouit d’aucune intimité. (…) Le réalisateur met en scène le refoulement sexuel de Guru, symbole d’une société asphyxiée par le manque d’espace, interprété corps et âme par Mohit Agarwal. » Le Monde