Apolonia, Apolonia
Danemark - 2024 - 1H55 - VOSTF
Lorsque la réalisatrice danoise Lea Glob commence à filmer la peintre Apolonia Sokol, il ne devait s’agir que d’un exercice d’école de cinéma. Le portrait filmé s’est finalement tourné sur treize années pour se muer en une épopée intime et sinueuse, celle d’une jeune femme artiste, depuis sa vie de bohème au cœur du théâtre du Lavoir Moderne que dirigent ses parents, jusqu’à son ascension dans le milieu de l’art contemporain, en passant par ses études aux Beaux-Arts de Paris. Mais en miroir d’Apolonia, ce sont aussi les destins d’Oksana Shachko, l’une des fondatrices des Femen, et de la réalisatrice, qui se dessinent. Une sororité à trois faces, à l’épreuve du monde d’aujourd’hui.
« Apolonia, Apolonia relève du miracle, et pas seulement parce qu’il raconte l’histoire de deux survivantes qui font le deuil de leur corps et d’une amie. Miracle du documentaire utilisé dans sa plus grande force : celle d’enregistrer le temps qui passe, sans jamais en faire trop, et d’opposer à la mort au travail et à la permanence des fantômes un travail de survivance et une économie de résistance. Miracle d’un pari remporté haut la main qui aurait pu se limiter au strict cadre d’un film de fin d’études, mais voilà qu’il s’étale sur treize ans et finit par arriver sur les écrans du monde entier. La mort aurait pu y mettre fin, tout comme les aléas de la vie et la distance. L’existence du film dépend certes du succès d’Apolonia Sokol, mais celui-ci était imprévisible en 2009. Troisième miracle donc : avoir pu, comme dans tous les grands films documentaires, être là aux bons moments et aux bons endroits, avant que la grande histoire ne s’écrive, ou plus précisément en dessous d’elle, au point d’ancrage des corps et à la source de l’œuvre. » Le Rayon vert