
Buffalo Bill et les Indiens
avec Paul Newman, Burt Lancaster, Géraldine Chaplin, Harvey Keitel
USA - 1976 - 2H04 - VOSTF
1885. William F. Cody, dit Buffalo Bill (Paul Newman), règne sur le Wild West Show, spectacle grandeur nature qui relate la vie des pionniers à l’époque de la Frontière et les exploits de son héros chevelu. Afin de renouveler son show, Buffalo Bill fait libérer Sitting Bull, le vainqueur de la bataille de Little Big Horn, pour lui faire jouer son propre rôle.
« Tout est show en Amérique. Tout est business. Entre la vérité et la légende, John Ford choisissait de privilégier la légende, et Robert Altman s’en amuse et s’y oppose. Le Buffalo Bill qu’il montre, lui, n’est qu’un directeur de revue grotesque, un patron capitaliste ridicule, un homme vieillissant qui porte perruque, s’alcoolise et folâtre avec des Bianca Castafiore minaudières. En cette année 1885, alors que le show de l’ex-William F. Cody (le vrai nom de Buffalo Bill) prétend en toute simplicité « codyfier » le monde, B.B. a l’idée fumante d’inviter, comme guest star du spectacle, le grand chef indien Sitting Bull, qui cherche obstinément à rencontrer le président des États-Unis… Comme à son habitude, Altman multiplie les personnages, les faits et les insolences. Les répliques assassines, aussi, qui vont du pur cynisme au pur vaudeville. C’est que tout est farce dans ce film superbe sur les apparences : la tireuse la plus rapide de l’Ouest (qui a un bras dans le plâtre !) commet une boulette sanglante, le président des États-Unis en visite s’emberlificote dans des sophismes qui n’émerveillent que les imbéciles. Un seul moment, le cinéaste prête à son héros une sorte de grandeur, fût-elle dérisoire : la nuit, en chemise, Buffalo Bill soliloque devant le fantôme de Sitting Bull, puis devant son propre portrait : « Si cet homme est un faux, pourquoi l’avoir fait roi ? » murmure-t-il. Altman contemple avec une saine férocité la société du spectacle. Ceux qui la créent et ceux qui y croient. » Télérama