Eddington
avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Austin Butler
USA - 2025 - 2H25 - VOSTF
Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres.
« Si Beau Is Afraid était un geste d’auto-analyse psychiatrique des troubles d’Aster, Eddington lui est une manière de regarder l’Amérique droit dans les yeux, avec tous ses travers, mais vraiment tous. Pendant une bonne heure, avant une bascule folle, le film est une satire sans limite, qui monte crescendo, crescendo, crescendo. À la façon d’un épisode de South Park, Aster décrit avec une acidité corrosive qu’on lui connaît bien la mésentente d’un pays fracturé. Entre les anti-vax, complotistes, MAGA assumés, et une frange de la gauche qui se déclare pour la défense de l’opprimé uniquement pour se donner bonne conscience, l’entente n’est plus possible. Enfin presque. Sans rien dévoiler de sa deuxième partie, disons qu’Eddington devient un tout autre objet. Un thriller violent, dont la mise en scène épouse tous les codes du genre, mais aussi le rythme, le montage, la musique, l’attitude des personnages. Un film de guerre, face à une vraie gauche violente (ou pas, mais ce sera sujet à débat), qui dit clairement que la seule chose sur laquelle les deux camps se rejoignent, c’est face à la gauche « radicale« . Toute ressemblance avec un pays hexagonal (ou partout dans le monde, en réalité), serait fortuite. Tout ceci est évidemment l’occasion de tourner absolument tout le monde en ridicule, peut-être plus les gentils que les méchants d’ailleurs. C’est ce qui grattera le plus chez certains, et on le comprend volontiers. C’est ne pas réaliser que même s’il y a du cynisme chez Aster, il ne déteste pas l’intégralité des personnages. Quasi, mais un sort du lot : un policier, Michael. Michael est noir, essaye de bien faire son travail, malgré le conflit interne face aux révoltes suite au meurtre de George Floyd. Michael veut la justice, subit la lâcheté de ses supérieurs, est victime d’être un objet de revendication d’un côté comme de l’autre. Et lui ne peut pas s’en sortir d’un simple geste, comme un militant blanc qui déciderait de changer de camp à la dernière minute, devenant au passage une star des réseaux sociaux. Complexe, on vous l’a dit. Grand, sans nul doute. » Kombini
