L’Amie

de Margarethe von Trotta

avec Hanna Schygulla, Angela Winkler

Allemagne - 1983 - 1H46 - VOSTF

Olga et Ruth n'ont, à première vue, rien en commun. Olga est sûre d'elle, indépendante et appréciée des hommes. Ruth est renfermée et craintive. Dès leur rencontre, une grande amitié se noue entre les deux femmes. La force et la profondeur de cette affection vont perturber leur entourage, en particulier les hommes.

« La réalisatrice allemande Margarethe von Trotta est l’une des cinéastes sociopolitiques les plus pénétrantes de ces 25 dernières années. La qualité de ses films est toujours fascinante, ils ne se complaisent pas dans la rhétorique et nous offre une analyse directe et plutôt froide. L’une des forces de ce film c’est l’ironie, car c’est bien Franz lui-même qui a convaincu Olga de devenir l’amie de Ruth, il souhaite que sa femme ait une amie à qui elle puisse se confier, pour l’aider à se stabiliser et s’épanouir. Mais c’est une idée profondément ancrée et plus provocatrice de la part de la réalisatrice, car son impulsion attentionnée est là surtout pour alléger son propre fardeau, il semble totalement désintéressé de sa femme, et ne veux plus avoir à gérer ses problèmes. Avec ses échos ironiques, le scénario soigneusement élaboré de Margarethe von Trotta demeure décisif. Sa compréhension de la situation est encore plus profonde. On s’aperçoit que la masculinité toxique de Franz est toujours présente, tout cette manigance n’est ni plus ni moins qu’une manière désespérée de réaffirmer son autorité et son pouvoir. De toute évidence, le sens aigu de la trahison, découle de bien plus qu’une simple amitié entre sa femme et une autre femme, la rationalisation minutieuse révèle les efforts de Franz pour se protéger de toute conscience que son bien-être a toujours dépendu du mal-être de Ruth et de sa dépendance totale à son égard. Le prix de ce comportement aura des conséquences dramatiques. » Les Chroniques de Cliffhanger