L’Énigme Velázquez

de Stéphane Sorlat

France - 2025 - 1H29 - VF

Diego Velázquez, peintre des rois et des humbles, maître du hors-champ et des mises en abyme, se trouve au cœur d’un voyage cinématographique défiant les conventions. De la profondeur hypnotique des Ménines aux niveaux de lecture vertigineux des Fileuses, L’ÉNIGME VELÁZQUEZ s’attache à élucider une question troublante : comment cet artiste, admiré par des génies tels que Manet et Dalí, demeure-t-il si souvent en marge de la mémoire collective ? Guidé par le fil symbolique de l’eau, métaphore du mouvement et de la réflexion, le film traverse les siècles et les continents, mêlant avec audace récits d’historiens, interprétations contemporaines et méditations sur l’héritage universel d’un maître inégalé. "L'Énigme Velázquez" clôt une trilogie entamée avec "Le Mystère Jérôme Bosch » et "L'Ombre de Goya" par Jean-Claude Carrière.

« Le film s’attarde avec fascination sur les plus grandes des œuvres de Velázquez et tout d’abord, évidemment, Les Ménines (1656), à l’origine « simple » tableau de cour (Velázquez était le peintre de la Chambre du Roi Philippe IV d’Espagne qui eut dans l’histoire de son pays une puissance jamais égalée), mais devenu un tel monument de la culture espagnole que le commissaire de l’exposition Velázquez organisée au Grand Palais en 2015 choisit de ne pas le retenir par peur qu’il écrase tout le reste de l’œuvre ! Un tableau qui présente la jeune infante et son entourage dans un style extraordinairement dynamique, à mille lieues des conventions du genre, incluant même un autoportrait de l’artiste au travail avec une naine à ses côtés, symbolique de la dualité de Velázquez qui toute sa vie fut un peintre officiel tout en traitant les humbles avec respect, souci d’esthétisme mais aussi de réalisme, comme le faisait son presque contemporain italien le Caravage. On notera aussi dans Les Ménines, en arrière-plan dans une alcôve, la silhouette du roi, clin d’œil à la peinture flamande d’un Van Eyck. Car Velázquez n’était pas un génie ex nihilo et s’était nourri de la peinture des ses prédécesseurs ou de ses contemporains, notamment le trop méconnu Jusepe de Ribera (actuellement exposé au Petit Palais). D’autres tableaux splendides sont analysés en détail, comme l’incroyable et virevoltant Les Fileuses (1657), ou La Vénus au miroir (1647-1651) à l’érotisme intrigant. » Utopia