
L’Aveu
avec Yves Montand, Simone Signoret, Michel Vitold
France - 1970 - 2H20 - VF
A l'occasion de sa venue le dimanche 16 février à 16h30 pour son nouveau film "Le Dernier souffle"
Vendredi 14 février à 14h00. Tarif réduit : 6,50€
À Prague en 1951, un haut responsable politique tchécoslovaque se retrouve accusé d'espionnage au profit des Etats-Unis. Tout est fait pour lui extorquer des aveux de crimes qu'il n'a pas commis. Brisé par la torture — on l'empêche de dormir et de s'arrêter de marcher — il finit par avouer au tribunal des crimes qu'il n'a pas commis en récitant un texte d'aveux que ses bourreaux lui ont fait apprendre par cœur. Après sa réhabilitation en 1956, il émigre vers la France et, s'il condamne le stalinisme, il reste fidèle à l'idéal communiste de sa jeunesse.
« Adapté du récit autobiographique d’Arthur London et sorti en 1970, le film montre les mécanismes politiques d’un faux procès soviétique, le protagoniste étant contraint d’avouer sous la torture des crimes inventés, dans le but de justifier « aux yeux de tous » une épuration administrative. L’incertitude quant au lieu et à la date de l’action, le choix de comédiens français (Montand, Signoret, Bouise) pour interpréter des personnages « étrangers », et la précision avec laquelle Jorge Semprun, le scénariste, articule des éléments de réflexion historiques et politiques sur ce pays communiste, au moyen des dialogues et d’images d’archives, provoquent un sentiment de familiarité et d’étrangeté, positionnant le film au seuil entre l’historiographie et la science-fiction. La construction narrative du film et le rôle puissant attribué au montage participent de cette étrangeté. Le film ré-agence les faits suivant le double mécanisme de la mémoire d’un homme – élaboration d’un récit cohérent (conscient) et surgissement intempestifs de souvenirs (inconscient) – et, au sein même de ce récit, éprouve de nouveau (mémoire) et réfléchit (histoire) les mécanismes du pouvoir et de la torture. Ainsi, par les moyens d’expression spécifiques du cinéma, le film réussit à rendre compte globalement des mécanismes de la mémoire du personnage (le film se construisant comme le récit de ses souvenirs plusieurs années après les faits) et à faire éprouver ponctuellement, c’est-à-dire à l’échelle d’une ou de plusieurs séquences, les mécanismes et les effets de la torture sur sa conscience. » Non Fiction