L’Innocence

de Eda Kore

avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa

Japon - 2023 - 2H07 - VOSTF

Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ...

Abus de ciné : « Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, le nouveau drame de Hirokazu Kore-eda a de quoi confirmer le statut d’enchanteur du cinéma social japonais de celui-ci. Et si L’Innocence est un si magnifique film, il le doit beaucoup à son scénariste. Car c’est peu dire que l’histoire de Sakamoto Yuji nous transporte pendant deux heures avec son intrigue à tiroirs, ses faux-semblants, ses jugements hâtifs et son aura de mystères. L’Innocence a de quoi nous retourner le cerveau, grâce à ce génial script qui repose sur une construction diablement labyrinthique. Tout est fait pour perdre le spectateur, qui avance à tâtons sans au début ne rien savoir des personnages et ne rien comprendre de leurs décisions ou réactions. Et petit à petit, en rejouant des scènes d’un point de vue d’un autre personnage, la déconstruction narrative va nous permettre de reconstruire le puzzle de l’histoire. 

Vous êtes joueur ? Ce film est fait pour vous ! Car le spectateur est habilement manipulé, conduit sur des fausses pistes basées inconsciemment sur nos comportements primaires, nos premières impressions qui ne vont pas plus loin que nos conclusions toutes faites ! Nous analysons ce que l’on veut bien nous donner comme matière. Exactement comme dans la vie : lors d’une rencontre, il ne nous est pas possible de tout connaître d’une personne, on la découvre au fur et à mesure. L’Innocence fonctionne de la même manière. Alors, en plus de ce scénario magistralement retors, le film bénéficie d’un montage des plus habiles, qui va progressivement nous sortir du brouillard, où chaque pièce de ce fameux puzzle retrouvera sa place, mais dont l’issue ne sera pas sans dommages collatéraux pour le spectateur… »