
Phi 1.618
avec Martina Apostolova, Irmena Chichikova, Ivaylo Dimchev
Bulgarie - 2023 - 1H36 - VOSTF
Jeudi 10 juillet à 20h30. Tarif réduit : 6,50€
Dans un futur dystopique, le sexe féminin et la procréation sont devenus obsolètes. La science a créé une nation de bio-titans, une race d'hommes asexués et immortels. Alors que la Terre devient toxique, les bio-titans s'empressent de coloniser le cosmos à bord d'un colossal vaisseau spatial, n'emportant avec eux qu'un seul corps de femme maintenu à peine en vie en souvenir de ce passé trouble. Mais tout change lorsque le calligraphe immortel Krypton, chargé de créer une copie indestructible de l'ensemble du patrimoine écrit de sa famille, voit un livre interdit se transformer en une jeune fille, Gargara.
« « C’est complètement irréel ! lance le réalisateur à notre arrivée à la Cinémathèque québécoise. Je viens d’apprendre que mon film a gagné un prix au Festival de Moscou. Bien sûr, je vais le refuser. Je suis contre Poutine et la guerre. » Surtout que son long métrage est une charge à peine voilée contre le totalitarisme. Un récit dystopique sur un peuple immortel, dont la quête divine renvoie au nombre phi 1.618 – le fameux nombre d’or du titre qui évoque l’idée de perfection. Un geste humoristique et politique qui définit parfaitement ce projet hors norme où la prise de risques est grande. Tout d’abord en passant du court au long métrage, une première pour le créateur dont le célèbre Vaysha, l’aveugle s’est retrouvé aux Oscars. Puis en troquant l’animation contre un tournage en prise de vues réelles, obligeant son metteur en scène à diriger des acteurs, ce dont il avait déjà eu l’expérience sur son remarquable Physique de la tristesse. Le plus grand désir du cinéaste bulgare de 55 ans était de retomber en enfance. À cette époque bénie où il s’amusait avec ses jouets préférés sans se poser de questions. Le livre The Spinning Top de son compatriote Vladislav Todorov (qui s’est également occupé du scénario) lui permettait cela. De mélanger les genres les plus improbables – drame d’anticipation, satire sociale, romance, gore, poésie surréaliste et même musical – sans rien devoir à personne : son budget famélique l’obligeant à se surpasser sur le plan créatif. « Je ne voulais pas rentrer dans l’Histoire du cinéma avec ce film, avoue celui qui est installé à Montréal depuis 1999. Nous étions en compétition dans l’équipe pour trouver les trucs les plus malades, les plus stupides et les plus absurdes. » Il y en a abondamment au sein de cette œuvre punk qui fait le grand écart entre la série B et le trip cinéphilique. D’ailleurs, recenser toutes ses influences et tous ses hommages serait fastidieux tant la production ratisse large, de Minecraft à Terry Gilliam, en passant par The Dark Crystal et Carl Theodor Dreyer. « C’est un film qui est à l’image du personnage principal, qui est également mon alter ego, raconte Theodore Ushev. Pendant 100 ans, il est resté seul, enfermé, à copier des livres. Les citations sont demeurées dans sa tête et ils les utilisent en parlant. Comme lui, j’ai décidé de citer dans ce projet tous les films, les peintures et les livres que j’adore. » » La presse