Porcherie

de Paolo Pier

avec Jean-Pierre Léaud, Anne Wiazemsky, Pierre Clémenti

Italie - 1969 - 1H39 - VOSTF

  • Interdit -16 ans
En version restaurée !

Deux histoires parallèles, au Moyen-âge et dans l'Allemagne d'après-guerre. Dans la première, un jeune homme affamé au milieu d'une lande volcanique désolée. Il survit, en lutte perpétuelle avec les êtres qu'il croise, mangeant tout ce qu'il trouve : un papillon, un serpent, et plus encore... Dans la seconde, une famille allemande bourgeoise, dont le père est un nazi, et le fils aimé d'une jeune fille qu'il n'aime pas. Sa passion à lui, est secrète et monstrueuse : il aime les porcs...

« Pasolini mêle les genres, mais aussi les styles et les jeux d’acteurs : entre la roublardise de Tognazzi et la distanciation d’Anne Wiazemsky ou la sobriété de Clémenti, c’est le disparate qui l’emporte, créant une sorte de collage cinématographique qui sonne comme autant d’hommages et de références. De même les champs-contrechamps pendant les dialogues des « fiancés » s’opposent-ils aux plans larges de la partie médiévale. Tout se passe comme si le cinéaste tentait une synthèse de l’histoire humaine dans ce qu’elle a d’aberrant et, en même temps mais de manière plus discrète, de l’histoire du cinéma (du muet au film historique, du cinéma « intellectuel » au cinéma engagé, du drame à la comédie ; quant à l’alternance des époques, elle peut, même lointainement, évoquer Intolérance). Mais le fond demeure : l’homme est un loup, ou plutôt un porc, porté au meurtre, aux abominations (épouvantables mais off sont les récits de crimes nazis ou la mort de Julien). Pasolini enregistre froidement les ravages d’une absence de spiritualité et de morale. » àVoir-àLire