Se souvenir des tournesols

de Sandrine Mercier et Juan Gordillo Hildago

France - 2025 - 1H27 - VF

Un été dans le Gers. Les villages sont en fête. 25 ans après avoir quitté sa campagne natale, la réalisatrice revient sur ses terres au milieu des vignes et des tournesols. Au son des bandas, fanfares traditionnelles du Sud-Ouest, la boite à musique de son enfance s’ouvre. Les souvenirs ressurgissent. Lorsqu’elle rencontre Anaïs, une musicienne à quelques mois du bac, elle se remémore ses 18 ans, l’âge des premiers choix. Elle s’interroge, fallait-il vraiment partir à la ville pour réussir sa vie ?

« Venez vivre à la campagne, c’est merveilleux ! S’il disposait de moins de qualités cinématographiques indéniables, ce documentaire pourrait passer pour de la publicité à peine larvée en faveur d’un style de vie bucolique. Or, c’est au contraire la grande liberté de ton qui rend Se souvenir des tournesols si frais et désarmant. Le film de Sandrine Mercier et Juan Gordillo Hidalgo part très vite du postulat du retour aux sources – et tant mieux aurait-on envie de dire ! – pour inverser la direction et évoquer plutôt les jeunes qui désertent en masse le Gers. Ils ne le font pas par plaisir, mais par la nécessité de poursuivre des études, ne serait-ce qu’à quelques kilomètres de là, à Pau ou à Toulouse. Au lieu de se positionner sur le filon du chant de cygne nostalgique, voire funeste, le documentaire privilégie une approche infiniment plus festive. En effet, la bonne humeur paraît être omniprésente parmi les jeunes filles de province et dans leur environnement apaisé. Ce qui relève bien sûr de la demi-vérité. En même temps, le cinéma d’hier et d’aujourd’hui a tellement tendance à dépeindre le monde dans des couleurs sombres et désespérantes que cela nous change en bien de pouvoir considérer pour une fois le verre à moitié plein. » Critique Films