Rétrospective Ted Fendt en sa présence + LE BRUIT DU DEHORS !

le vendredi 01 juillet - 17H30
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Ted Fendt : l'amitié, ou les affinités électives.

Afin de financer ses films, Ted Fendt est notamment projectionniste à la Film Society du Lincoln Center et à l’Anthology Film Archive et a également conçu les sous-titres français pour l’exploitation en pellicule d’un certain nombre des films de Godard et de Straub outre-Atlantique. Il a également publié un ouvrage en 2016 sur le cinéma de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, ainsi que traduit de nombreux textes français aux États-Unis : ceux de Godard, Moullet, Daney, Rohmer, Resnais…

Depuis 2012, Ted Fendt réalise des films extrêmement singuliers et inédits en France – films qu’il tourne en 16mm à Haddonfield, petite ville à la périphérie de Philadelphie (New Jersey) où il a grandi, dans une économie pour le moins low-budget qui sied merveilleusement à l’ascèse de ses oeuvres. Ted Fendt y met en scène ses propres amis dans des tragi-comédies travaillées par la question du language, des relations sociales et de la place de l’art dans nos vies, et dont l’apparente douceur s’accompagne d’une présence au monde gagnée par une inquiétude sourde représentée majoritairement ici par la figure du looser. Personnage asocial à la fois tendre et cruel tant Fendt interroge sa matérialité tangible dans une époque immatérielle, et avec lequel il dresse des ponts avec la grande culture classique dans une perspective de traduction contemporaine. Si la rigueur austère de sa mise-en-scène impressionne tant, c’est sans doute par sa capacité précieuse à relier les palpitations produites par la solitude de ses personnages, dans un geste de cinéaste dont l’apparente modestie pourrait se résumer à un seul et beau motif : l’amitié, ou les affinités électives.

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Journée Ted Fendt le vendredi 1er juillet en sa présence :

VENDREDI 1er JUILLET :

>17H30 : 3 courts-métrages + SHORT STAY (2016 – 1H01)
> 19H15 : CLASSICAL PERIOD (2018 – 1H02)
> 20H30 : apéritif dinatoîre dans le hall du Concorde
> 21H00 : LE BRUIT DU DEHORS (2022 – 1H01)

Tarif unique : 4€ la séance !

Ted Fendt, né à Philadelphie en 1989, est cinéaste, traducteur, essayiste et projectionniste américain. Il tourne des films en 16mm en petite équipe, principalement avec des acteurs non-professionnels et monte également la plupart de ses œuvres. Ses films ont été montrés dans des festivals tels que Berlin, Vienne, et New Directors/New Films à New-York et son travail a donné lieu à des rétrospectives aux États-Unis, en Argentine, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Cinéaste polyglotte, monteur, producteur, projectionniste, Ted Fendt est un jeune homme-orchestre de la nouvelle vague indépendante américaine, synthèse du meilleur du mumblecore et des oeuvres de Rohmer et de Hong Sang-soo. Alors que son cinéma captait déjà dans ses premiers longs, Short Stay et Classical Period, les errances douces-amères de la jeunesse East Coast, c’est en Europe (où il vit aujourd’hui), entre Vienne et Berlin, que navigue sa caméra, au gré des pérégrinations et des insomnies des héroïnes du Bruit du dehors, au carrefour de leurs destinées.

Chez Ted Fendt, les aventures sont aussi triviales que celle de casser ses lunettes. Six films (3 courts-métrages et 3 longs-métrages) où un petit monde de jeunes adultes traversent d’incessants décalages avec leur époque. Ce petit monde, ce sont les ami.e.s du cinéaste, à qui il laisse l’espace – cinématographique – d’exprimer leur étrangeté: pas dormir, trop lire, trop savoir, trop parler. Qu’ils soient étudiants ou munis d’un travail, érudits ou non, les personnages des films de Ted Fendt n’en sont pas moins perdus dans les villes qu’ils habitent ou visitent (Philadelphie, Berlin, Vienne).Aussi, Ted Fendt prend soin d’inscrire précisément ses personnages dans les espaces et les lieux. Rues, marchés, bâtiments, parcs que l’on aperçoit à plusieurs reprises, caressés par des lumières différentes, à l’aube, en journée, la nuit. Comme des personnages à part entière. L’attention à tous ces détails montre combien ces êtres sont tissés par ce qui les entoure. Les chemins semés d’incertitudes que dessinent ces films nous disent néanmoins qu’il y a peut-être encore un peu de foi à nicher dans des choses aussi mineures que cet immense chêne filmé avec l’éclat de la pellicule. (Spoutnik)

Remerciements : Ted Fendt et Shellac Films

3 courts-métrages de Ted Fendt + Short Stay

de Ted Fendt

USA - 2012 > 2016 - 1H22 - VOSTF - Inédit en France

Journée Ted Fendt - Séance spéciale en présence de Ted Fendt vendredi 1er juillet à 17H30 - Tarif unique : 4€ !

> BROKEN SPECS (2012 – 6mn) : Broken Specs suit Mike après qu’il a cassé ses lunettes en deux et se lance dans une journée de rencontres avec des gens qu’il connaît peu.

> TRAVEL PLAN (2013 – 7mn) : Un court-métrage sur le fait de voyager et sur celui de rester chez soi…

> GOING OUT (2015 – 8mn) : Liz pense qu’elle sort avec Rob pour voir Robocop, mais les choses prennent une tournure inattendue (et inexplicable).

> SHORT STAY (2016 – 1H01) : Mike est le prototype du trentenaire adulescent. Lorsqu’un ami lui propose de le remplacer dans une coloc à Philadelphie, le banlieusard tente l’aventure de la grande ville. De nouvelles rencontres en petits jobs improbables, Mike avance maladroitement et se retrouve vite confronté à tout ce qui rend la vie si compliquée : les autres.

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« Ted Fendt, avec ce premier long-métrage tendu comme un arc, réinvente la figure du loser, et le transforme en miroir d’un monde qui se révèle d’une cruauté assumée. Derrière ses aspects de comédie douce amère, il y a dans SHORT STAY une réelle acidité du trait, et une magnifique exigence, aussi bien dans la précision de sa mise en scène que dans la virulence d’un portrait de l’Amérique au vitriol. »
-Laurence Reymond – Entrevues Belfort

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Classical Period

de Ted Fendt

USA - 2018 - 1H02 - VOSTF - Inédit en France

Journée Ted Fendt - Séance spéciale en présence de Ted Fendt vendredi 1er juillet à 19H15 - Tarif unique : 4€ !

Dans des rues, des salons et des bibliothèques de Philadelphie, Cal, Evelyn, Chris, Michael parlent d’une traduction de La Divine Comédie de Dante. Peu à peu, leurs sujets de conversation s’élargissent, s’accumulent et dessinent par petites touches des pans entiers de civilisation. Mais aussi ce qu’on désire ou ose savoir, et comment on se regarde et s’écoute, soi-même et les autres.

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« Un groupe de lecture : régulièrement, Cal, Evelyn, Chris et quelques autres se retrouvent pour lire La Divine Comédie de Dante, en décoder les allusions théologiques, en discuter les choix de traduction, en opposer les interprétations. Se déploient alors le plaisir de l’échange herméneutique, du débat intellectuel, ainsi que la panoplie des rapports au savoir, allant de l’ingénuité enthousiaste à l’érudition savante, de l’approfondissement émotionnel au monopole de la parole. Petit à petit, le champ de leurs investigations s’étend, jusqu’à évoquer les drogues, les guerres de religion, l’architecture moderne ou la musique de Beethoven (qui donne, étrangement, son titre au film). Se dessine ainsi, au fil de scènes délicates portées par une attention à la lumière du soleil et aux variations de la parole, une histoire de la civilisation occidentale ; apparaissent enfin des lignes de faille séparant les personnages. Car dans les joutes oratoires et les affrontements ritualisés de l’exégèse littéraire se joue aussi le rapport du savoir à l’écoute, entre le langage vecteur d’échange et la virtuosité verbale comme moyen de briller en société. Ted Fendt alterne ainsi plans larges de groupes en plein échange et gros plans de parole, d’écoute ou de simple contemplation. Autant qu’un déploiement des plaisirs du débat interprétatif et de l’exploration littéraire et historique, c’est donc aussi un apprentissage de l’écoute renouvelée et de l’attention à l’autre que propose CLASSICAL PERIOD. »
N.L. – FidMarseille

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Le Bruit du Dehors

de Ted Fendt

avec Daniela Zahlner, Mia Sellmann et Natascha Manthe

USA & Allemagne - 2022 - 1H01 - VOSTF

Daniela ne sait pas quoi faire. Elle est devenue insomniaque. Mia termine un master qu’elle a commencé spontanément. Leurs rencontres à Berlin et à Vienne pendant plusieurs mois. En compagnie de Natascha, une autre amie qui envisage de s’installer à Vienne, elles se promènent et discutent.

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« Au retour d’un séjour à New York, Daniela rend visite à Mia, son amie berlinoise. Le jetlag n’arrange rien à ses insomnies. Mia aussi dort mal, fatiguée « de ces jours vides où il ne se passe rien ». Quelques mois plus tard, c’est à son tour, accompagnée de Natasha, de passer quelques jours d’oisiveté dans l’appartement viennois de Daniela. Leur spleen désoeuvré est à l’opposé de la passion dantesque qui animait les personnages de CLASSICAL PERIOD.
Sombre et inquiet sous ses airs de flânerie désinvolte, LE BRUIT DU DEHORS en est le contrechamp. C’est précisément la tension entre cette angoisse latente et la légèreté sobre et précise de la mise en scène qui fait la beauté de ce Stimmungfilm. Les dialogues, dont le cinéaste a partagé l’écriture avec ses comédiennes, tissent la toile serrée d’une autofiction où viennent se prendre les trois jeunes femmes. Prendre ou pas un thé, finir ou pas son mémoire de master, visiter un musée ou un autre dans des villes qui se confondent dans une même grisaille : l’existence, dans cette comédie triste de l’équivalence, semble réduite à faire du tourisme dans les limbes, à tourner en rond dans le bruit du dehors. Entre les mailles de l’étude de caractères se dépose un portrait de l’époque, d’un « temps en sursis », selon le titre du poème d’Ingeborg Bachmann que Daniela lira peut-être l’automne prochain – pour le moment elle n’y arrive pas. Il faudrait agir, dit le poème, se secouer, avant la venue des « temps durs ». Mais les femmes sont fatiguées et les hommes sont, au choix, odieux ou pénibles. Le charleston, enseigné à Mia par un Ted Fendt malicieusement grimé en guide touristique cosmopolite et polyglotte, ne semble pas être la solution. Rien de tragique, certes, mais la question qui, dans le magnifique épilogue, ponctue cette tendre dérive, laisse flotter un parfum d’amère nostalgie : une vie romanesque, héroïque, est-elle encore possible dans une Europe sans histoire ? »
-Cyril Neyrat – FidMarseille

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