Rétrospective Maurice Pialat

du mercredi 01 au mardi 28 septembre
  • Rétrospective

Maurice Pialat demeure, encore aujourd’hui, le cinéaste qui a, et de loin, le plus influencé les générations de cinéastes et de comédien.ne.s français.e.s qui l’ont suivi. Nombreux.ses le considèrent comme le plus grand réalisateur français post-Nouvelle Vague. Étonnamment, aucun de ses films n’avait jamais bénéficié d’une ressortie en salle. La restauration de ses 10 longs-métrages au cours de la dernière décennie permet enfin de proposer sur grand écran une rétrospective intégrale. L’occasion de re-découvrir avec un œil neuf une œuvre débordante de vie, de colère et d’amour avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Sophie Marceau, Sandrine Bonnaire, Jean Yanne, Marlène Jobert, Guy Marchand et tant d’autres dans leurs plus beaux rôles.

Maurice Pialat (1925-2003)

Maurice Pialat naît à Cunlhat, en Auvergne, le 31 août 1925.
Suite à la ruine de son père, marchand de bois, de vin et de charbon, il est essentiellement élevé par sa grand-mère. Aspirant au métier de peintre, il suit des cours d’architecture puis de peinture à l’École nationale supérieure des arts décoratifs pendant la Seconde Guerre mondiale. À la Libération, il renonce à la peinture et vit de petits boulots. Dans les années 1950, il achète une caméra et réalise quelques courts métrages amateurs, notamment en Turquie, avant d’être remarqué par le producteur Pierre Braunberger qui produit son premier court métrage professionnel, L’amour existe, en 1960.
Ce n’est que tardivement, à 43 ans, qu’il réalise son premier long métrage, L’Enfance nue, sur les enfants de l’Assistance publique. Le film est sélectionné à la Mostra de Venise 1968, reçoit le prix JeanVigo et annonce le style Pialat : une mise en scène brute et réaliste proche du documentaire et une distribution composée en partie d’acteurs amateurs.
Après La Maison des bois, série produite pour l’ORTF, Pialat signe Nous ne vieillirons pas ensemble, tiré de son propre livre, avec Marlène Jobert et Jean Yanne jouant un couple qui ne cesse de se déchirer. Le film est un succès critique et public (1,7 million d’entrées) avec, à la clé, un prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 1972 pour Jean Yanne.
Son troisième film, La Gueule ouverte, inspiré par l’agonie de sa propre mère, sera un échec commercial qui entraînera la faillite de sa société Lido Films en 1974. Il revient à la réalisation quatre ans plus tard avec Passe ton bac d’abord mais c’est avec Loulou en 1980, immortalisé par le couple Isabelle Huppert-Gérard Depardieu, qu’il renoue avec le succès (en compétition au Festival de Cannes, 950 000 entrées en salle).
Il entame une longue collaboration avec le producteur Daniel Toscan du Plantier à partir de À nos amours en 1983 qui révèle Sandrine Bonnaire et remporte le César du meilleur film. C’est également sur ce film qu’il rencontre Sylvie Danton, alors régisseuse sur le plateau, qui deviendra co-scénariste puis productrice de ses films ainsi que son épouse.
En 1985, Pialat retrouve Gérard Depardieu pour Police, écrit par Catherine Breillat, sur le quotidien d’un commissariat parisien. Le film sera le plus grand succès public du réalisateur avec plus d’1,8 million d’entrées. Le duo se reforme une nouvelle fois en 1987 avec Sous le Soleil de Satan, d’après le roman de Georges Bernanos. Le film fait scandale au Festival de Cannes mais Pialat y remporte la Palme d’Or.
En 1991, le cinéaste réalise Van Gogh, projet de longue date qui lui permet de renouer avec sa passion de la peinture, dans lequel Jacques Dutronc interprète le rôle-titre qui lui vaut un César du meilleur acteur.
Le Garçu, son dernier film, sort en 1995, dans une veine largement autobiographique. Il y fait jouer son fils Antoine aux côtés d’un Depardieu devenu le double du cinéaste.
Maurice Pialat meurt le 11 janvier 2003.

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Courts-métrages français de Maurice Pialat

de Maurice Pialat

France - 1951 > 1962 - - Version restaurée

4 courts-métrages de Maurice Pialat (54mn) :

  • Isabelle aux Dombes (1951 – 9mn – film muet) : Dans la région de la Dombes, au nord de Lyon, une femme au volant d’une voiture semble fuir un homme qui la traque.
  • Congrès eucharistique diocésain (1953 – 8mn – film muet) : Une journée de fête catholique dans une bourgade rurale à Auzelles, région natale du cinéaste, dans le Massif Central.
  • L’Amour existe (1960 – 19mn) : « Longtemps j’ai habité la banlieue. » Opposition entre la vie des bords de Marne, avec ses guinguettes et ses promenades, et l’isolement de la banlieue des années soixante, avec ses HLM. La possible dimension autobiographique prend ici une ampleur exemplaire. Au souvenir de la banlieue (l’enfance, associée aux salles de cinéma) s’ajoute ses lieux (Montreuil, Courbevoie, les bords de la Marne), son urbanisme (pavillons, barres de logements, baraquements). Derrière les lieux, des conditions d’existence, un mode de vie (les transports en commun), des statistiques impitoyables.
  • Janine (1962 – 18mn) : Deux hommes font connaissance dans un café de Strasbourg Saint-Denis à Paris. Le plus jeune confie qu’il revient de chez une prostituée envers laquelle il croit éprouver un sentiment amoureux. Le second raconte qu’il est divorcé, père d’une petite fille, qu’il battait son épouse qui maintenant gagne bien sa vie dans « les affaires ».

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Chroniques turques de Maurice Pialat

de Maurice Pialat

France - 1964>1965 - 1H15

Chroniques turques est le titre de 6 courts métrages documentaires réalisés en Turquie par Maurice Pialat entre 1964 et 1965. Véritable portrait de la ville d’Istanbul tourné par le cinéaste au début de sa carrière, cet ensemble de courts-métrages méconnus s’attache aux différents quartiers de la cité turque et à leurs habitants, du porte-faix au lutteur, en passant par la traditionnelle danseuse du ventre. À la poésie des images en noir et blanc s’ajoute la beauté des textes littéraires de Gérard de Nerval, Stefan Zweig et Nazim Hikmet.

Projections en copie 35mm – Remerciements à la Gaumont

  • Byzance (1964 – 11mn) : Byzance retrace la chute et le pillage de la ville par les troupes ottomanes conduites par Mehmed II en 1453. Les lents travellings sur les ruines de la citadelle et ses remparts mettent en évident ce basculement de l’Orient gréco-latin à l’Orient musulman.
  • Bosphore (1964 – 14mn) : Bosphore évoque le passé superposé de la ville – Byzance, Constantinople, Istanbul – en présentant différents sites et monuments comme les remparts et les mosquées.
  • La Corne d’or (1964 – 13mn) : à partir d’un texte de Gérard de Nerval, La Corne d’or évoque la ville des sultans et des harems, des mosquées et de l’Islam, à une époque où les différentes communautés – turques, grecques, arméniennes, juives – vivent en bonne intelligence.
  • Istanbul (1964 – 13mn) : dans ce portrait de la ville, Pialat s’intéresse moins à son histoire et à ses monuments qu’à la vie de ses différents quartiers et à sa population.
  • Maître Galip (1964 – 11mn) : en écho aux accents de tristesse des poèmes de Nazim Hikmet, Pialat cherche à retrouver, dans les visages en gros plan, l’atmosphère de la ville.
  • Pehlivan (1965 – 13mn) : à travers un championnat de lutte traditionnelle, Pialat aborde les questions de l’érotisme et de la sexualité. A côté des hommes enduits de graisse et vêtus d’une épaisse culotte de cuir, des danseuses du ventre se donnent en spectacle.

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L’Enfance nue

de Maurice Pialat

avec Michel Terrazon, Linda Guntenberg et Raoul Billerey

France - 1968 - 1H23 - Version restaurée

Après plusieurs tentatives auprès de familles d’accueil, un gamin de l’Assistance publique trouve compréhension et reconfort auprès d’un vieux couple. Malheureusement, il provoque un accident de circulation. Il est envoyé dans un centre de redressement…

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Nous ne vieillirons pas ensemble

de Maurice Pialat

avec Marlène Jobert et Jean Yanne

France - 1972 - 1H47 - Version restaurée

Jean, la quarantaine, est un éternel enfant doublé d’un cinéaste raté. Marié depuis de nombreuses années, il ne peut se résoudre à quitter sa femme pour sa jeune maitresse qu’il côtoie depuis six ans : Catherine. Pourtant amoureux de cette dernière, son comportement et leurs violentes disputes les éloignent un peu plus chaque jour. Jusqu’à ce que Catherine lui annonce son mariage avec un autre homme. Jean impuissant face à cette situation, n’a d’autre choix que de la voir sortir de sa vie…

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Passe ton bac d’abord

de Maurice Pialat

avec Annick Alane, Michel Caron et Christian Bouillette

France - 1979 - 1H25 - Version restaurée

Dans une ville du Nord de la France, des adolescents voient approcher le baccalauréat avec une anxiété tempérée d’indifférence. Pour eux, c’est l’année des conflits avec les adultes et les enseignants qui considèrent l’examen comme un passeport pour le travail. Passeport pour le chômage pensent plutôt les jeunes, désabusés.

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Loulou

de Maurice Pialat

avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu et Guy Marchand

France - 1980 - 1H45 - Version restaurée

Nelly, femme bourgeoise à la vie rangée, rencontre un soir Loulou, un jeune paumé. Violemment mise à la porte par son mari, elle part vivre avec lui. Bientôt, elle attend un enfant mais Loulou ne change pas sa vie de marginal, partagée entre les copains et les petits casses nocturnes.

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À Nos Amours

de Maurice Pialat

avec Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat et Evelyne Ker

France - 1983 - 1H40 - Version restaurée

A 15 ans, Suzanne découvre avec lucidité et une certaine amertume que ce qu’elle aime faire avec les hommes, c’est l’amour et rien d’autre. Le reste ne serait-il qu’ennui ou illusion ?

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Police

de Maurice Pialat

avec Gérard Depardieu, Sophie Marceau et Richard Anconina

France - 1985 - 1H55 - Version restaurée

L’inspecteur Maugin fait la chasse aux petits trafiquants de drogue. Au cours d’une descente de police, il rencontre Noria, la petite amie d’un dealer, et tombe amoureux d’elle. Elle devient sa maîtresse et est désormais en danger de mort.

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Sous le Soleil de Satan

de Maurice Pialat

avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire et Maurice Pialat

France - 1987 - 1H39 - Version restaurée

La jeune Mouchette, 16 ans, tue son amant. Tout le monde pense que le défunt s’est suicidé. Mais l’adolescente ressent le besoin de confier son crime à l’abbé Donissan, le vicaire du village. Une relation étrange, malsaine et fallacieuse se noue entre eux.

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Le Garçu

de Maurice Pialat

avec Gérard Depardieu et Géraldine Pailhas

France - 1995 - 1H48 - Version restaurée

Gerard voit grandir Antoine, son petit garçon. Il a le sentiment de n’avoir jamais aimé autant et de n’avoir jamais été autant aimé.

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